Lancer SailGP sur la scène mondiale

Rome Kirby

Avec un temps d'entraînement limité et pas de pré-saison, le premier événement de la saison inaugurale de SailGP va dévoiler sur la scène mondiale la dernière tentative visant à proposer un produit de voile commercialement viable pour la consommation des spectateurs.

Financé par le milliardaire Larry Ellison et avec un circuit de 5 étapes qui fait miroiter une bourse d'un million de dollars au champion de la saison, les six équipes nationales rongent leur frein pour que la course débute les 1 et 15 février à Sydney, en Australie.

Parmi le peloton se trouvera l'équipe américaine SailGP dirigée par Rome Kirby qui s'est assise avec un Ragots éditeur pour proposer une mise à jour :

Cela fait quatre mois que votre équipe a été annoncée, et maintenant que vous avez un peu de temps d'entraînement à votre actif, comment le catamaran F50 à ailes à foils vous a-t-il impressionné ?

Pour commencer, nous aimerions passer beaucoup plus de temps sur le bateau. Nous avons probablement eu environ sept jours, mais force est de constater que les bateaux sont nettement plus rapides que lors de la 35e America’s Cup. Mais ils sont également plus difficiles à piloter, pas tant physiquement qu’en termes de déplacements sur la piste de course avec toutes les commandes et configurations. Ce qu’il y a maintenant sous le capot est assez impressionnant, et tout cela se traduit en vitesse, donc ça va être cool à regarder.

Tom Slingsby, skipper de l'équipe australienne SailGP, a fait une visite vidéo des systèmes de contrôle. Cela avait l’air écrasant.

La règle de l’America’s Cup prévoyait de nombreuses limitations de contrôle qui ont été supprimées, ce qui s’est traduit par plus de vitesse mais aussi plus d’ajustements. Combinez cela avec une personne de moins dans le bateau que lors de la course de 2017 aux Bermudes, cela signifie que ces bateaux sont définitivement une poignée à naviguer. Ce n’est pas facile. Ils sont complexes et il faudra beaucoup de temps pour les maîtriser.

Votre équipe a récemment annoncé l’arrivée de Taylor Canfield, qui participe également à l’America’s Cup avec Stars + Stripes Team USA.

Taylor est avec nous depuis nos essais en août, mais nous n’étions pas sûrs qu’il serait capable de faire toute la saison. Maintenant qu’il a pu prendre cet engagement, nous sommes très heureux de l’avoir impliqué. Il s'intègre très bien dans notre équipe, alors j'espère que nous pourrons montrer ce que nous avons à Sydney.

Comment pensez-vous que le terrain sera?

En ce qui concerne le temps d’entraînement, la ligue a essayé de l’égaliser du mieux qu’elle pouvait, mais au final, il y a certaines équipes avec équipage qui ont fait des Coupes de l’America ensemble et ont passé beaucoup de temps à naviguer sur ce type de bateaux. Lorsqu’il s’agit de comprendre ces bateaux et leur fonctionnement, la façon dont vous les naviguez et la boucle de communication, ce genre de temps est inestimable. Nous n’avons pas cette profondeur dans notre équipe, nous essayons donc de combler cet écart, d’autant plus qu’aucun de nous n’a vraiment navigué ensemble. Nous y sommes confrontés en ce moment, mais les gars travaillent très dur pour y arriver.

Pour cette première épreuve, où pensez-vous que se situeront les différences entre les équipes ?

Cela se résumera à la communication et à la conduite du bateau. Pour toute équipe qui maîtrise cela, il s’agit alors de celle qui peut éviter les ennuis et garder les choses simples. Les meilleures équipes seront celles qui seront capables de naviguer proprement et de ne pas commettre beaucoup d’erreurs, mais mon intuition est que nous allons voir beaucoup d’équipes commettre beaucoup d’erreurs lors de cette première épreuve. Mais nous ne pouvons pas attendre cette première course. Voir la flotte faire le tour de cette première marque de course, ce sera assez impressionnant. Ce sera amusant à regarder.

Concernant la conduite du bateau, les équipes maîtrisent-elles les bases comme les empannages en foil et les virements en foil ?

Avec tout le respect que je vous dois, je trouve ça un peu drôle que vous disiez « maîtriser les bases » car rien de tout cela n'est basique sur ces bateaux. Nous apprenons tous à faire des virements de bord et des empannages à bord de ces bateaux, car ce sont des systèmes et des timings totalement différents, et les bateaux sont si complexes que c'est tellement différent de ce que nous avons navigué lors de la 35e America's Cup. Les planches sont différentes, la stabilité des bateaux est différente, l'attitude des bateaux est différente. Il n’y a rien de fondamental dans tout ce que nous faisons sur ces bateaux.

En termes de conflits sur le parcours, comment se déroule le jugement ?

Nous aurons deux bateaux-arbitres sur l’eau, puis des arbitres dans la cabine, et ce sera instantané. Ce sera similaire à la dernière Coupe de l’America, mais à un autre niveau. Je pense qu’ils ont beaucoup appris et je pense que vous constaterez d’énormes améliorations à cet égard.

Quelque chose dans le port de Sydney qui vous empêche de dormir la nuit ?

Avec ces bateaux qui vont si vite, nous n’avons pas beaucoup d’espace pour circuler sur le circuit, c’est sûr. C'est assez serré.

À quel point cet événement va-t-il être fou ?

SailGP a définitivement transformé la régate de voiliers en un sport extrême. Nous repoussons définitivement les limites, c’est certain. Avoir six bateaux aussi rapides sur un circuit étroit, avec autant de puissance, c’est difficile à expliquer avant de le faire.

Je suis sûr qu’il y aura beaucoup de critiques en fauteuil, mais je ne peux pas sous-estimer à quel point ces bateaux ne sont pas faciles à naviguer. Mais ça va aussi être assez amusant à regarder, sur un petit circuit, avec ces bateaux qui vont aussi vite.

L'autre jour, il soufflait probablement 10 nœuds, et nous roulions tous entre 25 et 30 nœuds. C'est assez fou…

À PROPOS DE SAILGP

Créée en 2018 et basée à Londres et à San Francisco, SailGP cherche à être une ligue sportive mondiale annuelle proposant des courses côtières centrées sur les fans dans certains des ports emblématiques du monde, et culminant avec un gagnant d'un million de dollars américains qui remporte tout. course de match. Des équipes nationales rivales d'Australie, de Chine, de France, de Grande-Bretagne, du Japon et des États-Unis s'affrontent à bord de catamarans F1 à ailes identiques, propulsés par des ailes, conçus pour dépasser les 50 nœuds.

2019 annexe

Sydney, Australie (15-16 février)
San Francisco, États-Unis (4-5 mai)
New York, États-Unis (21-22 juin)
Cowes, Royaume-Uni (10-11 août)
Marseille, France (20-22 septembre)

Histoire par Nouvelles de la voile Scuttlebutt