Route du Rhum : Fabrice Amedeo abandonne le navire après une explosion

Fabrice Amédéo Fabrice Amédéo

Le skipper Fabrice Amedeo a été contraint d'abandonner son Imoca Nexans – Art et Fenêtres lors de la transat en solitaire de la Route du Rhum, après qu'une explosion à bord du navire l'ait fait couler.

Amedeo est sain et sauf, après avoir été secouru par un cargo qui l'emmène aux Açores. S'exprimant depuis le cargo peu après l'incident de lundi après-midi (14 novembre 2022), Amedeo a révélé que l'explosion avait déclenché un incendie et que le navire avait coulé au large des côtes portugaises "en 30 minutes" alors qu'il regardait depuis un radeau de sauvetage.

"Tous mes rêves se sont effondrés avec mon bateau", dit-il.

Alerté par la direction de course du Route du Rhum – Destination Guadeloupe, les services de sauvetage maritime portugais contactent les navires présents dans la zone de l'accident. Le cargo voisin M/V Maersk Brida détourné pour secourir le marin français. Amedeo débarquera aujourd'hui à Ponta Delgada sur la côte sud de l'île de São Miguel, dans l'archipel des Açores.

Amedeo, un ancien journaliste de 42 ans devenu coureur au large, raconte qu'il faisait une belle course jusqu'à dimanche matin, lorsqu'il s'est rendu compte que son lest avait explosé sur une vague et qu'il avait "plusieurs centaines de litres" d'eau dans le bateau. À ce stade, les batteries ont été affectées par l'eau et ont échoué, provoquant une panne totale à bord. Dimanche après-midi, de la fumée a commencé à apparaître à bord.

Imoca Nexans – Art et Fenêtres a coulé au large du Portugal

Reportant du cargo lundi après-midi, Amedeo rappelle le reste de l'histoire dans ses propres mots :

"Peu après 12h30 dimanche, il n'y avait plus de fumée à bord. Suivie d'une explosion. Je rentre à tâtons dans la cabine et réussis à récupérer mon TPS. Mon grab bag (sac de survie) était resté dans le cockpit. Je retourne chercher mon alliance. J'ai appuyé sur l'extincteur, mais rien ne se passe. La fumée n'est pas blanche comme hier mais jaune. Le cockpit se déforme et jaunit. Le jet d'eau de mer ressemble au bruit de l'eau frappant une casserole. Je comprends que je vais devoir évacuer. Je préviens mon équipe d'une possible évacuation. Quand je raccroche, je suis alors à l'arrière du bateau prêt à déclencher ma survie : un torrent de flammes sort de la cabine et du roof. Je suis pris au milieu des flammes. Je ne peux même pas ouvrir les yeux. J'arrive à pousser le radeau de sauvetage dans l'eau et à sauter.

« Normalement, l'extrémité qui retient le radeau de sauvetage au bateau est censée lâcher prise. Ça ne lâche pas. Le bateau, que j'ai eu le temps de barrer mais qui continue d'avancer poussé par une mer agitée, le tire et il se remplit d'eau. J'arrive à monter à bord sans lâcher prise. Je pense que c'est là que tout s'est passé et que les choses se sont bien passées. Je me dis, 'si tu veux vivre tu as quelques secondes pour trouver le couteau et couper'. L'IMOCA me ramène vers lui. Les vagues m'en rapprochent dangereusement. Je trouve enfin le couteau et coupe. Mon radeau dérive sous le vent du bateau qui est en feu. Il faut 30 minutes pour couler. J'ai parlé au bateau et je l'ai remercié. On allait faire le tour du monde ensemble dans deux ans.

« Ensuite, il faut s'organiser. Le téléphone satellite n'aimait pas l'eau dans le radeau et ne fonctionnait pas.

"Je me dis 'personne ne sait que le bateau a coulé et que tu es dans ton radeau, si tu actives la balise de l'IMOCA que tu as pu emmener avec toi et que tu déclenches celle du radeau de survie, ils auront l'information'. C'est ce que je fais. Je ne trouve pas de presse à balles à bord. Une boîte Tupperware contenant des piles me sauvera. Je vide le radeau. Je commence l'attente. Je me tiens derrière le radeau pour qu'il ne se renverse pas. La mer est très, très grande. Je fais le point sur le matériel à bord et prépare la suite. Je rassemble les fusées éclairantes. Je mets la VHF autour de mon cou. Je passe trois à quatre heures dans ce radeau. Je suis étonnamment calme. Le radeau se remplit régulièrement d'eau provenant des vagues légèrement déferlantes. Je comprends tout cela mais je me sens en sécurité. Je sais pourtant que rien n'est fini.

Amedeo à bord du M/V Maersk Brida

Amedeo a fait un appel Mayday toutes les 30 minutes jusqu'à ce qu'il soit finalement secouru par le cargo et environ 20 membres d'équipage.

"Une fois que je suis à bord du cargo, la peur et l'adrénaline montent", dit-il. « Mes jambes tremblent. C'est fou cette capacité animale qu'ont les humains à gérer une situation de survie. Ensuite, il frappe à la maison. La mort n'a pas voulu de moi aujourd'hui, ou plutôt la vie n'a pas voulu que je la quitte. Je suis dévasté mais le plus heureux des hommes parce que ce soir ma femme et mes filles ne vont pas se coucher en pleurant.

« Cette aventure n'altère en rien ma passion pour mon métier et pour l'océan. Je tiens à remercier mon équipe, la direction de course de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, et les équipes de secours, qui ont oeuvré pour que cette opération de sauvetage se déroule dans les meilleures conditions possibles.

« Je pense aussi à mes partenaires. Je les remercie pour leur confiance. je rebondirai. Nous allons rebondir.

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Une réponse à "Route du Rhum : Fabrice Amedeo abandonne le navire après l'explosion"

  1. Ken Lennox dit:

    Je suis soulagé que vous soyez en sécurité. Toute une histoire que vous racontez
    On se demande tous comment on va réagir en cas d'urgence
    Ken Lennox Skipper de De Kleine Oukje
    J'espère que vous serez bientôt de retour en mer. Ken